Profil de carrière

Claire Sarrasin est née à Montréal, au Québec. Après des études à l’Institut des arts appliqués et, plus tard, un diplôme en coupe et couture chez Cotnoir Caponi, elle séjourne pendant plus d’un an en Europe.

Un monde de couleurs : de la soie à l’acrylique

Au début des années 1970, de retour au Québec, elle devient assistante du directeur artistique François Barbeau, réalisant avec lui la teinture des tissus pour le film de Claude Jutra, Kamouraska. Elle se découvre alors une véritable passion pour la couleur et, pendant près de dix ans, collabore avec plusieurs créateurs de costumes de théâtre, de cinéma et de ballet. Elle acquiert ainsi une compétence unique dans les rapports entre la couleur et la fibre textile.

Afin d’approfondir les ressources des colorants et d’en exploiter adéquatement la fixité, elle suit des cours en chimie-teinture au Québec et effectue plusieurs stages de recherche sur les teintures végétales en Europe. Forte de ces acquis, elle est invitée à donner des cours sur la teinture des tissus à l’École nationale de théâtre du Canada, à Montréal (Québec), et à l’École Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre, à Paris (France). C’est lors d’un autre séjour en France qu’elle fera l’apprentissage de la peinture sur soie. L’actualisation de cette technique ancienne lui permettra bientôt d’exercer sa créativité pour des œuvres personnelles.

Ainsi, progressivement, Claire Sarrasin passe de la teinture des tissus de costumes à la peinture sur soie. Pionnière dans ce domaine au Québec, elle participe pendant de nombreuses années aux divers Salons des métiers d’art dans plusieurs grandes villes du Canada. Parmi ses premières œuvres de création figure une soie peinte en 1978 : Les fantômes de ma maison.

profil1Très caractéristiques du style qu’elle se plaît à imaginer, à mi-chemin entre la figuration et le symbolisme de l’évocation, des personnages ronds et flottants glissent subtilement dans l’apesanteur et passent d’une forme à l’autre, d’une couleur à l’autre.

Au début des années 1980, elle réalise une première commande d’art public : dix-huit très grandes soies peintes installées dans une pièce de la Redoute Dauphine, dans le Parc de l’Artillerie, à Québec. Ce projet est réalisé pour Parcs Canada.

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Parce qu’elle connaît la fragilité du matériau qu’elle utilise, Claire Sarrasin se préoccupe de la conservation de ses œuvres. Après diverses tentatives, elle choisit de placer ses soies peintes dans un matériau ayant l’apparence du verre, l’acrylique (monomère de polyméthacrylate de méthyle). Peu exploité pour des œuvres d’art, l’acrylique est une préparation liquide opaque, qui durcit et devient transparente en cuisant. Au sortir de l’autoclave, il faut sabler et polir l’œuvre ainsi obtenue. Ce long procédé de fabrication a l’originalité de permettre la coloration de la matière et l’insertion de divers éléments. C’est dans un minutieux perfectionnisme qu’elle contrôlera toutes les étapes de réalisation de son œuvre.

Un monde de formes : du tableau à la sculpture

Initialement choisi pour protéger la soie peinte, l’acrylique va complètement changer la perspective de travail de Claire Sarrasin en lui ouvrant un large éventail de possibilités formelles. Le moule qui sert de matrice n’a plus à être seulement plat, il peut être tridimensionnel. L’œuvre passe donc du tableau à la sculpture. Dans son expérimentation de l’acrylique, l’artiste va progressivement remplacer la soie peinte par d’autres médiums, techniques et matériaux, comme du minerai ou des fibres de toutes sortes. Par le jeu de transparence et l’originalité de son exploitation, ce plastique moderne lui offre d’immenses possibilités créatrices et devient, très tôt dans la carrière de Claire Sarrasin, la matière première de ses créations.

La sculpture Le rêve d’Albertine constitue un bon exemple de ce procédé. En 1985, l’œuvre a fait partie d’une exposition solo à Montréal.

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Pendant cette décennie, Claire Sarrasin réalisera d’autres œuvres d’art public. Toujours en acrylique, la sculpture qui sera suspendue dans le puits de lumière de la station de métro Parc, à Montréal, l’amène à se surpasser.

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Évoquant la mythologie grecque, Métamorphose d’Icare (1985-1986) est une œuvre aérienne et colorée qui emprunte sa forme à celle d’une aile de grandes dimensions. Ce sont les jeux de miroirs, disposés tout autour, qui la font s’épanouir dans l’espace comme une fleur ou un papillon. Cette sculpture a fait l’objet de recherches sur la protection des rayons ultraviolets, la résistance aux écarts de température et aux vibrations dans le métro. Par son format et la combinaison des éléments mis en présence, elle marque une première au Canada.

Plus tard, Claire Sarrasin sera sollicitée pour intégrer, dans une bibliothèque, une œuvre de lumière et de réflexion.

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Associée à la connaissance et à la spiritualité, cette sculpture en forme de pyramide présente un double caractère : teintée en un rouge flamboyant et inscrite dans une assise carrée, stable et bien matérielle, avec des arêtes rigoureusement taillées, elle livre, en son centre, un mystérieux effet de lumière.

 

 

 

Dans le domaine public, on lui commandera un tableau d’honneur pour remercier les donateurs du Centre aquatique familial de l’arrondissement LaSalle.

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Faisant allusion aux gradins du podium des compétitions sportives, l’œuvre en trois volets honore les donateurs et propose l’or, l’argent et le bronze.

Avant d’arriver à leur terme, de tels projets s’échelonnent parfois sur plusieurs mois, voire plusieurs années, pendant que d’autres activités plus ponctuelles occupent l’énergie créatrice de l’artiste.

Le cadeau d’entreprise, le trophée

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Institut design Montréal

Depuis le début des années 1990, Claire Sarrasin développe dans sa carrière le volet du cadeau d’entreprise. Pour elle, créer un objet d’art symbolisant la réussite a quelque chose d’éminemment joyeux et contribue à augmenter le plaisir qu’elle prend à exercer son métier. Un trophée ou un cadeau haut de gamme représente quand même un double défi : elle doit répondre aux attentes du client commanditaire et souhaite pousser toujours plus loin, dans un constant souci de qualité, la réalisation d’une œuvre novatrice.

Chaque projet est le fait d’une démarche originale. L’artiste rencontre les gens, écoute leurs besoins, puis propose idée et prototype avant de réaliser l’œuvre finale. Claire Sarrasin a un sens inné de l’organisation et de la planification du travail. Aussi, au fil des ans, a-t-elle acquis une solide réputation de fiabilité. Attitude d’autant plus appréciable que plusieurs des contrats se répètent d’année en année.

Reconnaissance des entreprises

Prix reconnaissance des entreprises

En 2001, avec l’aide financière de la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC), elle réalise un grand rêve : la construction de son propre atelier à proximité de sa demeure. Ayant profité pendant plusieurs années des ressources technologiques d’une usine pour la partie finale de ses œuvres, Claire Sarrasin devient complètement autonome dans ce nouveau lieu adapté à ses besoins de création. Elle peut y faire toutes les recherches et expérimentations nécessaires à la réalisation de ses œuvres. Il s’agit d’un lieu de création privé où, sur rendez-vous, elle accueille ses clients.
Là, en toute liberté, Claire Sarrasin modèle la pâte, la taille, la peint, avant de lui donner sa place dans le moule. Elle invente des formes, en fait de véritables coquilles de transparence, où les limites du moule initial sont déjouées par les effets de lumière. L’imaginaire est à son comble quand on considère le mystère que chacune de ses œuvres propose au regard.

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La vague

Entre 2007 et 2010, Claire Sarrasin réalise une murale de grand format pour rendre hommage aux employés de la société S. C. Johnson et Fils Limitée, de Varennes. Inspirée par l’esprit des gens de l’entreprise, son tableau d’honneur novateur est aussi coloré qu’un paysage.

Une plaque d’acier peinte sert de support à un relief de bronze (tronc et racines) et aux parties d’acrylique aimantées et gravées aux noms des employés (feuilles).

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Les cinq soleils

C’est dans le même esprit que Claire Sarrasin a créé, entre 2013 et 2015, une œuvre d’envergure pour le Centre Le Royer, à Anjou. Par l’exploitation de thèmes hautement symboliques comme le cœur, vibrant de couleurs lumineuses, et la main, traitée dans une extrême douceur, l’œuvre rend hommage au personnel de l’institution en rappelant, à sa manière, les liens d’empathie qui se tissent avec les bénéficiaires.

Centre Le Royer

Tableau de reconnaissance

Si le travail de Claire Sarrasin peut se définir par l’audace, la passion et la persévérance dans la continuité, sa pratique artistique a ses assises profondément ancrées au cœur de l’imaginaire, dans le pouvoir de l’invention.

© Copyright - Claire Sarrasin, peintre et sculpteure. Aucune image ne peut être reproduite sans la permission de l’artiste. // Design Pixel Communications